Abstract

The war that took place in Libya in 2011 forced 1.5 million people to leave the country. Many of them, from sub-Saharan Africa, were helped to return to their countries of origin by the International Organization for Migration (IOM). This paper questions the purely humanitarian nature of the IOM intervention with references to its activities before and after the conflict. It shows that this organization has long participated in the implementation of European migration policies in Libya, and more widely in the Sahara, without being accountable to any people. Through the replacement of local politics by international crisis management, the Sahara is gradually integrated into a zone of international bureaucratic expedience. War and humanitarian intervention appear as contingencies in the progressive implementation of a global system of surveillance, spatial control and management of mobility in Africa.RésuméLa guerre en Libye en 2011 a entraîné le départ de 1.5 millions de personne. Parmi elles, de nombreux ressortissants d'Afrique subsaharienne ont été aidés par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à retourner dans leur pays d'origine. L'article interroge la dimension purement humanitaire de cette intervention de l'OIM au regard de ses activités antérieures et postérieures au conflit. Il apparaît ainsi que cette organisation participe de manière structurelle à la mise en œuvre des politiques migratoires européennes en Libye, et plus largement au Sahara. Guerres et interventions humanitaires apparaissent alors comme de simples contingences dans la mise en place progressive d'un système global de surveillance, de contrôle spatial et de gestion des mobilités en Afrique.